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Artistes•Orfeo Tagiuri

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Autoportrait

Ce que je préfère dans mon atelier

Orfeo Tagiuri vit et travaille à Londres, Royaume-Uni.

– Lieu de vie et atelier — ensemble ou séparé ?
Séparé – bien que de temps en temps les lignes se brouillent et que je m’endorme dans mon studio. Beaucoup de mes dessins ont été réalisés dans des cafés où le monde extérieur, les conversations et les personnages peuvent s’infiltrer. J’ai toujours voulu créer un “café-résidence d’artistes ” pour célébrer cet espace.

– Avez-vous un rituel quotidien ?
Tellement. Une grande partie de mon travail consiste à désensibiliser, définir et attirer l’attention sur ces habitudes/rituels qui nous sont si familiers que nous commençons à ignorer.
Chaque soir, je dessine une grille de 9 carrés dans mon carnet. Je m’allonge dans mon lit et je remplis chaque carré avec un nouveau dessin, pas terrible la plupart du temps, avant de m’endormir. Cet espace entre l’éveil et le sommeil, lorsque la logique de la journée commence à s’échapper, est un merveilleux foyer pour les nouvelles idées.

– Quel est le premier livre d’art dont vous vous souvenez ?
L’homme de la lune de Tomi Ungerer.
Il ne s’agit pas réellement d’un livre d’art, mais les dessins sont magnifiques et la narration de l’ouvrage – commencer par un élément légèrement surréaliste et voir comment cela pourrait se passer si le reste restait factuel – est un processus que j’ai incorporé à mon travail.
L’histoire est celle d’un homme qui vit sur la lune et qui, un jour, attrape une comète pour la Terre. À un moment, il est mis en prison. Mais à mesure que la lune décline, il devient lui aussi progressivement plus mince, bien sûr, et finit par se glisser entre les barreaux étroits.

– Quelle musique écoutez-vous en travaillant ?
Si j’ai vraiment besoin de me concentrer, ce sera Thursday Afternoon de Brian Eno. Sinon, tout est permis.

– Quel est votre objet préféré à l’atelier ?
Actual Air de David Berman (recueil de poésie publié par Drag City)

– Avez-vous toujours voulu devenir un artiste ?
Quand j’étais enfant, j’avais l’habitude de taper des histoires sans queue ni tête sur notre ordinateur. Je m’asseyais pour écrire et je riais tout seul en voyant les idées qui émergeaient.
Depuis, j’ai pris plusieurs détours, mais j’ai toujours aimé l’idée de suivre cette petite voix intuitive et de voir où elle mène. C’est en grande partie comme cela que je considère ma pratique créative.

– À quoi ressemble une journée de repos ?
J’ai la chance que les choses que je fais sont celles que je ferais pendant mon temps libre.
Ça ressemble donc à moi, assis avec un bloc-notes et un café, qui dessine les idées qui me viennent.

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