Jared Bark
Fusako Kodama
Fusako Kodama habite et travaille au Japon.
– Lieu de vie et atelier — ensemble ou séparé ?
La prise de vue se fait à l’extérieur, et pour les petits travaux, j’utilise un grand bureau dans une pièce de la maison. Il y a quelques années, cette pièce servait de chambre noire où j’effectuais mes développements photographiques.
– Avez-vous un rituel quotidien ?
Je prépare du jus pour mon mari et moi avec des carottes et des agrumes de saison. Je jette un œil au journal. J’allume la télévision en coupant le son.
– Quel est le premier livre d’art dont vous vous souvenez ?
Vers le milieu de mon adolescence, je ne connaissais pas le métier de photographe, mais je regardais les photos dans les pages illustrées de la revue Sekai, publiée par Iwanami Shoten, que mon père lisait. J’y voyais les œuvres de Hamaya Hiroshi, Higashimatsu Shomei et Nagano Shigeichi, qui deviendraient plus tard des auteurs que je respecte profondément.
J’aimais Kodomo Fudoki de Hamaya Hiroshi, et avec Ikari to Kanashimi no Kiroku, qui documentait la lutte contre le traité de sécurité nippo-américain des années 60, j’ai pris conscience de la force du message que peut transmettre la photographie. Cette impression s’est gravée dans mon esprit.
– Quelle musique écoutez-vous en travaillant ?
Dans les années 70, j’écoutais en boucle le piano solo de Chick Corea, Piano Improvisations Vol.1. Depuis quelques années, je l’écoute à nouveau sans arrêt.
Quel est votre objet préféré à l’atelier ?
Mon bureau ne contient que l’essentiel, mais j’aime les objets du quotidien dans mon salon. J’affectionne particulièrement la vieille porcelaine Imari et les pièces de la fin de l’époque d’Edo, laissées par ma sœur qui était cuisinière, ainsi que les poteries que j’ai ramenées de voyage. Je les utilise tous les jours avec plaisir.
– Avez-vous toujours voulu devenir une artiste ?
J’ai parfois remporté des prix pour mes dessins, mais même si j’allais au musée d’Art Ohara à Kurashiki ou voyais une exposition du Louvre à Kyoto quand j’étais collégienne, je considérais l’art comme quelque chose à recevoir plutôt qu’à pratiquer.
Mon aspiration était d’être économiquement indépendante et de devenir une “professionnelle” utile à la société.
– À quoi ressemble une journée de repos ?
Je prends un appareil photo léger, je flâne dans mes quartiers préférés, je regarde les boutiques, j’explore les ruelles… Sans forcément prendre de photos, je me tiens là, simplement, à rêvasser.
Livres & Objets
Autoportrait datant d'environ 1975
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