Irina Rozovsky vit et travaille aux États-Unis.

– Lieu de vie et atelier — ensemble ou séparé ?
Jusqu’à il y a 6 ans, mon “studio” était dans ma maison, qui était généralement un petit appartement avec des tirages constamment sous les yeux, accrochés à côté du lit, de la table de la cuisine. Depuis que j’ai déménagé en Géorgie, je fais beaucoup de photos chez moi, mais j’ai maintenant un studio en bas de la rue où je peux me rendre à pied et me perdre – il y a de l’espace pour s’étendre et perdre la notion du temps.

– Avez-vous un rituel quotidien ?
J’aime passer l’aspirateur, ne serait-ce qu’un peu. C’est un geste futile pour organiser le chaos de la vie. S’il existait un aspirateur de rue pour ramasser les ordures, je me promènerais certainement avec.

– Quel est le premier livre d’art dont vous vous souvenez ?
Honnêtement, c’était un livre de portraits d’Annie Leibowitz que quelqu’un avait offert à ma famille quand j’avais 9 ans. Lauren Hutton allongée nue dans la boue, Whoopi Goldberg immergée dans du lait, et bien d’autres – je ne les aime pas du tout mais je suis en quelque sorte redevable de ces photos et de mes premières rencontres avec le corps humain.

– Quelle musique écoutez-vous en travaillant ?
Je n’écoute pas vraiment de musique au studio, c’est une sorte de temps de réflexion. Mais j’écoute toujours de la musique lorsque je conduis, en particulier pour aller faire des photos. Fiona Apple, Orchestra Baobab, Harry Nilsson, beaucoup d’autres, et si mon enfant est dans la voiture, il y a toujours la bande originale de La Mélodie du bonheur.

– Quel est votre objet préféré à l’atelier ?
L’air conditionné et un tableau magnétique pour épingler des impressions. Mais surtout ce que vous voyez sur la photo de gauche !

– Avez-vous toujours voulu devenir une artiste ?
Je ne l’ai jamais imaginé.

– À quoi ressemble une journée de repos ?
Difficile de dire ce qu’est une journée de repos quand on est travailleur indépendant – mais cela signifie qu’il n’y a pas de rendez-vous chez le médecin à prendre, pas de factures à contester, pas de courses à faire, que la nourriture se fait toute seule, la vaisselle se lave toute seule, et que nous pouvons passer une journée à nous prélasser sur une couverture au bord d’un lac, et puis aller au cinéma.

Livres et objets