Lia Darjes vit et travaille entre Hambourg et Berlin.

– Lieu de vie et atelier — ensemble ou séparé ?
Ensemble ! J’ai une grande pièce pour travailler dans notre maison familiale. J’avais l’habitude de partager des studios avec des collègues-amis, ce qui était vraiment formidable et important à certains moments de mon parcours artistique. Mais ça a changé ces dernières années et j’apprécie travailler tranquillement chez moi. En tant que co-directrice de l’Ostkreuzschule für Fotografie à Berlin, où je passe quelques jours par mois, j’ai la chance de bénéficier d’un environnement qui répond largement à mon besoin d’échange créatif.

–Avez-vous un rituel quotidien ?
Je bois beaucoup de café et de thé en regardant par la fenêtre. De préférence avec des oiseaux chantant en arrière-plan.

– Quel est le premier livre d’art dont vous vous souvenez ?
Die Würde dieser Menschen de Jörg Meier est un livre de photos des années 80 sur les habitants du quartier rouge de Hambourg. J’ai grandi dans ce quartier et y suis retourné en 2022. Ce livre contient des portraits très intenses et pourtant calmes de mes anciens voisins chez eux. Enfant, il était fascinant de voir ces personnes que je croisais tous les jours dans la rue, mais que je ne connaissais pas, dans leur intimité. J’aime toujours parcourir ce livre.
Mon deuxième livre d’art était un petit livret Taschen sur Goya. Je l’ai acheté vers l’âge de 15 ans et ça me faisait me sentir très sophistiquée. Je l’ai toujours.

– Quelle musique écoutez-vous en travaillant ?
Steve Reich: Music for 18 Musicians.
Je n’écoute presque jamais de musique quand je travaille, ça me distrait vraiment. Mais en fait celle-ci m’aide à me concentrer.

– Avez-vous toujours voulu devenir une artiste ?
Une artiste je ne sais pas… J’ai toujours voulu être photographe ! J’ai eu mon premier laboratoire photo au sous-sol, chez parents, quand j’avais 14 ans. Plus tard, j’ai fait un stage dans un studio commercial, ce qui semblait logique. C’était tellement peu intéressant et inspirant que j’ai décidé de devenir illustratrice à la place et de garder la photographie comme un passe-temps sacré.
Après l’école, j’ai commencé des études d’illustration et ça a été assez difficile. Heureusement pour moi, mes études incluaient un cours de photographie avec le Professeur Ute Mahler. La photographie m’est venue beaucoup plus facilement que l’illustration, si bien qu’en quelques semaines, il était clair que j’allais changer de spécialité. Le Professeur Ute Mahler est mon mentor et ami proche.

–À quoi ressemble une journée de repos ?
Aller courir, travailler dans le jardin, jouer avec mes enfants, regarder par la fenêtre avec un bon café et les oiseaux qui chantent, inviter nos amis à dîner.
J’aimerais avoir plus de jours comme ceux-là.

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