Catégorie: quotidien

Dix ans de carnets, dans lesquels Johanna Tagada Hoffbeck confie son quotidien en dessin, au rythme de la nature, de son jardin, et des visages familiers qui l’entourent.

À la manière d’un journal à qui elle confierait son récit quotidien, Johanna Tagada Hoffbeck tient des carnets à dessins depuis toujours. Une pratique régulière qui rappelle le soin qu’elle porte à son jardin, ce lieu vivant qui occupe un rôle essentiel dans sa vie et sa pratique artistique. 

Dans ces carnets, formes et des couleurs s’entremêlent dans une délicate et joyeuse harmonie. C’est son monde intime que Johanna Tagada Hoffbeck dévoile dans ses dessins, dont beaucoup sont réalisées en plein air, sur le vif. La simplicité des traits au crayon gris rencontre les fleurs des champs tenues dans une main et où les visages familiers rejoignent les animaux tranquilles, à l’image de Lemon, le canari avec qui elle vit.

Plonger dans dix ans de carnets, tenus de 2014 à 2024, c’est rencontrer le travail foisonnant et protéiforme d’une artiste qui invite à observer l’ordinaire avec un appétit intarissable.

Un riche entretien entre Johanna Tagada Hoffbeck et Cécile Poimbœuf-Koizumi complète la sélection.

Biographie

Johanna Tagada Hoffbeck (née en 1990 à Strasbourg, France) est une peintre et artiste interdisciplinaire. Elle vit et travaille principalement dans les régions rurales d’Oxfordshire (Royaume-Uni) et de l’Alsace (France).
Sa pratique, qui est composée de peinture, dessin, installation, sculpture, film, photographie et écrits dissimule souvent des messages écologiques, transmis par des techniques douces et délicates L’interaction entre l’environnement et autrui joue un rôle central dans plusieurs des oeuvres de l’artiste. 

Comme une tendre fenêtre ouverte sur le jeu des émotions, Little Passing Thoughts recèle de dessins pour méditer, s’évader ou tout simplement esquisser un sourire

Orfeo Tagiuri griffonne jour et nuit sur un petit carnet. Il déchire certains de ses dessins, pour les jeter à la poubelle car ils ne sont pas assez bons, pour les offrir à des amis — juste pour rire ou pour se souvenir d’un bon moment — ou pour les vendre à un inconnu qui a partagé exactement le même sentiment ou la même pensée, car ce sont des émotions universelles qu’Orfeo dessine au stylo noir. Ce livre au format de poche, rassemblant plus de 350 dessins, est destiné à être emporté partout, et à être ouvert au moment où l’on a besoin de prendre une pause, de se sentir inspiré, ou simplement de respirer un bon coup.

“Chacun de ces dessins a été pêché dans une rivière de petites pensées passagères Je ne sais pas d’où elles viennent mais parfois je prends le temps de délicatement les ramasser et les immortaliser. Cet acte me procure une grande joie, un soulagement et un moment méditatif. J’espère que vous pourrez le ressentir” – Orfeo Tagiuri

Biographie

Orfeo Tagiuri (né en 1991 à Brookline, MA, USA) vit et travaille à Londres. La pratique d’Orfeo s’étend de la peinture et dessin à la performance, au film, à la sculpture sur bois, à l’animation et à la musique. L’artiste a exposé et réalisé des performances à l’international, notamment à la Sapling Gallery, Londres (2021), au MACRO, Rome (2021), au Palais de Tokyo, Paris (2018) et au Volcano Extravaganza de Fiorucci Art Trust (2016). En 2020, Orfeo a été nominé pour le prix Bloomberg New Contemporaries.

À travers sa collection extraordinaire d’arrêts sur images issues des vidéos qu’elle réalise tous les jours, Cintia Tortosa Santisteban explore le quotidien d’un champ de riz et des passants qu’elle observe depuis le 5e étage de son balcon.

Tous les jours, Cintia Tortosa Santisteban filme depuis le balcon de son petit appartement japonais du 5è étage : c’est comme un rituel. En contrebas, un champ de riz et les va-et-vient des passants, des paysans, des enfants. À pied, à vélo, en voiture. Cintia Tortosa Santisteban contemple ce quotidien comme un feuilleton, fait d’instants éphémères et toujours singuliers, qui révèlent les détails cachés des jours qui se suivent sans jamais se ressembler.

Depuis 2021, Cintia Tortosa Santisteban collectionne les vidéos de ce paysage qu’elle observe. De ces vidéos, elle a créé des arrêts sur images, qui dévoilent le changement des saisons, les couleurs qui se transforment, les habitants qui passent et repassent, le long de la rizière, et qu’on croit reconnaître sans pour autant connaître le destin. 

Screenshots from a series of videos about a rice field and its surroundings, qui est le premier livre de Cintia Tortosa Santisteban, est constitué d’une centaine d’images extraites d’une archive de plus de mille vidéos. C’est une petite fenêtre sur le théâtre de la vie de tous les jours. 

Biographie

Cintia Tortosa Santisteban (née en 1989 en Espagne), habite à Kanagawa au Japon, depuis 2021. Elle a étudié la littérature anglaise, la linguistique et l’enseignement à l’université de Grenade (Espagne) et de Galway (Irlande). Aujourd’hui, elle est professeur d’anglais au Japon. Elle n’a pas reçu de formation en photographie ou en arts, mais a appris à travers les livres, sur Internet et grâce à ses amis. Elle s’intéresse aux arts visuels depuis son enfance, mais ce n’est que fin 2019 qu’elle a commencé à s’y intéresser plus sérieusement.

Dans ce recueil d’histoires griffonnées sur le papier, Coco Capitán retranscrit ses pensées prises sur le vif. Sa typographie manuscrite faite de lettres inversées, de ratures et d’annotations, s’incarne dans un univers teinté d’humour et d’ironie.

If you’ve seen it all, close your eyes présente des extraits des carnets manuscrits que l’artiste Coco Capitán a réalisés au cours des dix dernières années. Coco Capitán a toujours griffonné ses pensées – partout, tout le temps – souvent sur des bouts de papier qui ont rempli carnet après carnet. De son premier jour à Londres en 2010 jusqu’à aujourd’hui, alors qu’elle parcourt le monde pour des commandes photographiques, ces carnets offrent un aperçu de son processus créatif, libre et instinctif. Ses aphorismes espiègles et ses courts poèmes forment un tableau éclectique avec des touches d’humour et d’ironie. Elle mélange le sérieux et le terre à terre pour ce premier livre consacré à ses écrits, et parle de sujets de société, de moments poétiques ou d’émotions avec beaucoup d’esprit et une écriture manuscrite bien à elle.

Née en Espagne en 1992, Coco Capitán vit et travaille à Londres. Après des études de photographie au London College of Fashion, elle obtient une maîtrise en photographie au Royal College of Art. Elle pratique la photographie, la peinture, la peinture murale, elle écrit, fait des vidéos et des installations. Elle réalise des campagnes de mode pour des grandes maisons et des magazines comme Vogue, Dazed, Gucci, APC et Mulberry. Sa première exposition personnelle dans un musée a eu lieu au Daelim Museum en Corée du Sud (2018). La deuxième se tiendra en mars 2019 à la Maison européenne de la Photographie à Paris.